Josie Muller

Elle s'appelle Josie Muller. Cette charmante nonagénaire nous dévoile quelques bouts de sa vie. Entre mariage, mannequinat et évènements marquants, sa vie est digne d'un roman !

"Je m'appelle Josie Muller, j'ai 90 ans. J'ai été mariée quatre fois, et j'ai deux enfants, une fille et un garçon. J'ai perdu mon papa à 12 ans, c'était le jour de la libération de Bruxelles. On habitait Laeken, près du château, et on savait que les anglais mettaient les Allemands dehors.

Mon papa, qui m'avait fait un joli costume aux couleurs du drapeau, a tenu à aller les féliciter. D'abord avec moi, mais ma mère me l'a interdit. Donc il y est allé seul. Et il s'est fait tuer par les allemands qui battaient en retraite.

Mon père avait plus d'instinct maternel que ma mère. Ma mère ne m'a pas appris grand chose. À l'école, après avoir étudié des cours normaux, j'ai appris la couture pendant 4 ans. Tout ce que je fabriquais en couture, je devais le présenter. C'est comme ça que l'idée est venue de devenir mannequin !

Ma carrière a été interrompue pendant plus d'un an suite à un grave accident de voiture. Ma voiture était en sinistre total et j'ai dû passer presqu'un an à l'hôpital. J'ai même dû faire le choix de mettre ma fille au pensionnat : je ne pouvais plus m'occuper d'elle.

Pendant 25 ans, en étant mannequin, je n'ai jamais rien payé, ni mutuelle, ni pension.

Après, j'ai travaillé dans un magasin de couture et c'est seulement là que j'ai pu cumuler des sous pour la pension. Autant dire que j'ai une toute petite pension ! Heureusement que j'ai des enfants du tonnerre, c'est eux qui m'aident.

Ça fait maintenant 6 ans que je suis à la Grange des Champs. C'est ma fille qui a choisi cette résidence pour moi et j'ai mis pas mal de temps à accepter d'y venir !

Mais je n'ai eu aucun souci d'intégration. Je suis très sociable et je m'entends bien avec la directrice. Le plus bénéfique, pour moi, c'est le parcours de soin. J'ai toujours été bien soignée. Et le personnel m'apporte aussi beaucoup de gentillesse."